Histoire et patrimoine
L’industrie ornanaise, une histoire riche qui débute dès le Moyen-Âge
Ornans est un bassin industriel qui regroupe des entreprises à ampleur nationale, voire internationale dans des domaines pointus avec des savoir-faire d’excellences : outillage de pointe à destination de l’industrie automobile, emballages respectueux de l’environnement, conception de machines-outils pour le monde de l’horlogerie, conception et fabrication de moteurs ferroviaires ou encore décolletage. Retour sur son passé industriel qui fait d’Ornans ce qu’elle est aujourd’hui :
Le développement du commerce du sel grâce à Granvelle
Au XVIème siècle Pierre Perrenot de Granvelle développe fortement le commerce du sel de Salins. Lui-même lieutenant des sauneries de Salins (Jura), il transmet par la suite cette charge à son fils, et à son petit-fils qui deviendront conseillers de Charles Quint, puis de Philippe II d’Espagne.
Pierre Vernier, célèbre mathématicien
Pierre Vernier, capitaine du château d’Ornans décrit dans son ouvrage publié en 1631 « le quadrant nouveau de mathématique », un instrument avec une réglette et un pied à coulisse, permettant de mesurer des angles avec une grande précision. Ce dernier sera ensuite adapté à la mesure de longueurs. Cet instrument prendra par la suite le nom de son inventeur, le « Vernier ».
La Roue Pouguet révolutionne le rendement des moulins
Ornans au fil de la Loue a grandi grâce à cette rivière. Elle est le moteur de l’activité artisanale, puis industrielle. Dès le XIVème siècle de nombreux moulins et scieries, puisent leur énergie dans le courant de la rivière. La ville est aussi un centre de tannerie. On en compte une dizaine au XVIIIème siècle ainsi que de petites papeteries. Mais c’est l’activité métallurgique qui va doper la cité avec ses clouteries, ses tréfileries et ses forges. C’est d’ailleurs en 1821 qu’Etienne Joseph Pouguet dépose une invention, le « Moulin pendant », qui va améliorer le rendement des moulins et leur permettre de suivre les variations de niveau de la rivière si capricieuse.
Eugène Cusenier, distillateur de renom
En 1857 Eugène Cusenier fonde la distillerie éponyme qui distille les cerises et le marc de raisin. Il bénéficie, à l’époque, du succès de l’absinthe, mais la prospérité de son entreprise est le résultat logique des progrès technologiques qu’il réalise dans sa profession. Il exporte une partie de sa fabrication à l’étranger notamment en Amérique du Sud grâce à ses nombreuses succursales.
Oerlikon, une société suisse d’excellence délocalisée à Ornans
Ornans bénéficie dans les années 1920 d’une délocalisation. En effet la société suisse Oerlikon y installe un atelier pour honorer le contrat de motorisation électrique de la « Compagnie de chemin de fer du Paris-Orléans ». Un transfert de technologie est réalisé grâce à l’arrivée de techniciens et de cadres helvétiques. Cet atelier est devenu aujourd’hui le centre d’excellence des moteurs de traction du groupe Alstom.
Le passé historique ornanais
C’est au XIème siècle que l’on voit apparaître pour la première fois Ornans dans les textes. Son château assiste à la naissance d’Othon IV, comte de Bourgogne. Il y fonde en 1289 la chapelle Saint Georges et administre le commerce du sel de Salins. La Seigneurie prend vite de l’ampleur et compte même vingt villages. Grâce au commerce du sel, Ornans connaît une ère de prospérité au XVIème siècle.
Au XVIIème siècle, la guerre de dix ans ruine la cité. Puis, la conquête française menée par Louis XIV acte le rattachement de la Comté au royaume de France en 1678.
Au XVIIIème une ère de paix permet de lancer de grands travaux. Un hôpital est créé en 1715, le pavage des rues est entrepris en 1735, en 1739 on construit un Hôtel de Ville sur l’ancien baillage ainsi que de nombreux hôtels particuliers.
Crédits photos : Association Pays d’Ornans Patrimoine
Gustave Courbet, le célèbre peintre qui fait la renommée d’Ornans
Le peintre Gustave Courbet est né à Ornans dans une famille aisée en 1819. Très attaché à sa ville natale, il s’en inspire pour beaucoup de ses œuvres. Les plus connues sont « un enterrement à Ornans » (1850), ou encore « le retour des paysans de Flagey » (1851). Artiste engagé, il casse les codes et créée la polémique avec une de ses œuvres les plus connues : « l’origine du monde » (1866). C’est aujourd’hui un musée qui honore la grandeur de cet artiste, mais aussi des sentiers qui vous conduisent sur le parcours de ses œuvres.